Trop courte fresque sicilienne (Baaria)

Par le réalisateur de Cinéma Paradiso, précise l'affiche de Baaria. Pauvre Giuseppe Tornatore, dont seul ce film, qui date de 1988, semble compter dans sa carrière alors qu'il en a tourné 6 dans l'intervalle dont certains plus qu'intéressants (Malèna, L'inconnue). Baaria est une fresque qui court sur plus de trente ans, le portrait de sa propre ville natale, Bagheria, située à un jet d'olives de Palerme. Un film très ambitieux qui, hélas, sur 2H30 de temps, ne fait que survoler les événements qu'a traversé ce petit coin de Sicile (la libération par les américains est expédiée en une minute chrono). Globalement passéiste, cette saga a quelques moments de grâce perdus dans un océan d'images et de bavardages oiseux. Si l'on pense à Amarcord de Fellini, ce n'est que pour regretter la superficialité de l'ensemble, ses ellipses inexplicables, son caractère hétéroclite et la plupart du temps confus. Trop court sur le plan politique et social, trop léger sur la psychologie de ses personnages (pourtant, celui de la mère, incarné par la splendide Margareth Madé est riche de promesses), trop pompeux dans les scènes de foule avec la musique de Morricone, Tornatore semble avoir sacrifié au montage de nombreux passages qui auraient donné un peu de chair au film. Nos meilleures années, de Giordana, durait bien six heures, lui, et tout y était limpide et passionnant !



19/06/2010
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