Un amour éternel (La comtesse)

En 2008, est sorti Bathory (pas en France, hélas), une énorme production dirigée par le slovaque Juraj Jakubisko qui soutenait la thèse du complot contre la célèbre comtesse, dans un délire d'images baroques et sanglantes. Certaines critiques anglo-saxonnes ont pointé du doigt un certain nombre de similitudes avec La comtesse de Julie Delpy montrée pour la première fois en février 2009 à la Berlinale, sous-entendant qu'on était proche du plagiat. A la vision des deux films, l'argument ne tient pas : certes, l'histoire est la même, mais le traitement est radicalement différent et Julie Delpy balance habilement entre la légende fabriquée de toutes pièces et/ou la sinistre réalité. Le plus important, en fait, est que La comtesse n'est pas un véritable film historique et encore moins d'horreur, mais un drame construit autour de l'idée (ou du mythe) de l'amour éternel. Certains y verront même comme une continuité à Two days in Paris, qui abordait, par le biais de la comédie, cette fois, les difficultés à vivre une histoire d'amour. Toujours est-il que le deuxième film de Julie Delpy, d'un classicisme absolu qui évite cependant le piège de l'académisme, est visuellement somptueux (cela change des films mal éclairés et tournés à l'épaule vus récemment) avec une attention particulière donnée à la lumière, et mis en scène avec une fluidité remarquable. Avec un scénario écrit à la troisième personne, qui permet de maintenir l'ambigüité quant aux faits présumés, et une démonstration éclatante de la géo-politique de l'époque, la cinéaste maîtrise de bout en bout son film qui souffre à peine du manque de charisme de Daniel Brühl dans le rôle de l'amant. La petite Julie a maintenant tout d'une grande..., réalisatrice.



23/04/2010
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