Un homme et son chien (Rapt)

Une scène pour résumer Rapt, de Lucas Belvaux, celle où le grand patron revient chez lui après deux mois de captivité : son premier désir est de caresser son chien, seul être fidèle qu'il lui reste. Film noir, Rapt excelle dans la psychologie de ses personnages et, partant, dans l'étude sociologique de notre époque. La façon dont Belvaux réussit à équilibrer toutes les facettes de son récit est remarquable : le kidnapping lui-même, l'enquête policière, le cynisme des chefs d'industrie, l'ambigüité des relations du "président" avec sa famille, la curée médiatique : tout est en place dans ce film où aucune scène n'est de trop. L'interprétation est de tout premier ordre, à commencer par Attal, évidemment, mais surtout Anne Consigny, juste jusqu'à ses clignements de paupières. Aussi brillant pour évoquer le monde de l'argent que celui des déshérités qu'il décrivait dans son film précédent, La raison du plus faible, Belvaux confirme son statut de grand cinéaste à l'écoute du monde.



22/11/2009
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