Un russe apaisé
Depuis Taxi blues, Pavel Lounguine symbolise à merveille le cinéma russe, dans ses bons et mauvais côtés, ses excès et sa propension à l'outrance notamment. Dans L'île, il est surprenant de retrouver l'auteur dans un registre nouveau pour lui. C'est apaisé, au fil d'une histoire contée avec une grande sérénité (religiosité ?), qu'il nous revient. Le film pourrait être ennuyeux s'il ne contenait pas, de temps à autres, quelques piques d'un humour léger et délicat. Il y a quelque chose de fascinant dans le destin du héros de Lounguine, ce faux saint homme, dont la vie n'est qu'un long repentir. Cette rupture de ton dans la carrière du réalisateur est elle aussi intrigante mais plutôt convaincante. Aurait-il trouvé la lumière ?