Un trip hallucinatoire (Enter the Void)
Irréversible avait fortement divisé et il est vrai que cet exercice de style poisseux était plus glauque que jubilatoire. Du coup, on s'attendait au pire avec Enter the Void, nouvel opus de ce satané Gaspar Noé. Et on est bluffé ! Pas par le scénario, assez mince et pas loin d'être réactionnaire, quoiqu'il semble bien, une fois de plus, que Noé fasse de bout en bout de la provocation. La plupart du temps ce qui est intéressant au cinéma c'est la
conjonction entre la forme et le fond. Ici, que nenni, on est littéralement subjugué par la façon de filmer,
l'utilisation de la lumière et surtout le travail époustouflant sur le
son. Tout n'est pas parfait à
l'image, et parfois répétitif, mais tourner 3/4 d'un film en plongée, sans donner la nausée, on peut appeler ça un exploit. Fondamentalement, Enter the Void est un trip psychédélique,
une expérience hallucinatoire où le sensoriel a définitivement effacé
l'intellectuel. Certains, c'est normal, n'aimeront pas ça, et trouveront même la chose irritante et stupide. Qu'importe, il ne faut pas regretter d'être monté sur l'arche de Noé, quitte à y être peu nombreux. On en reparlera dans 10 ans quand le film sera devenu objet de culte.
