Une merveille chinoise
Une histoire chinoise (mauvais titre, mais l'anglais In love we trust ou l'original Gauche, droite, ne sont pas non plus satisfaisants) part avec un lourd argument de mélodrame (une petite fille atteinte de leucémie) mais se révèle être d'une étoffe bien différente. A travers le quotidien de deux couples touchés de plein fouet par cette tragédie, le réalisateur Wang Xiaoshuai réussit le prodige de parler de la Chine d'aujourd'hui tout en réalisant un film nourri de thèmes universels. Mieux, par la grâce d'une mise en scène d'une superbe élégance qui privilégie gros plans de visages (interprétation magistrale) et courtes images figées de bâtiments en construction, Wang se rapproche ni plus ni moins des maîtres japonais, Naruse et Ozu, pour ne pas les citer. Le scénario, remarquablement écrit, quitte définitivement les rives du mélo pour flirter avec le vaudeville (sérieux). C'est du grand art, un des tous meilleurs longs métrages chinois de ces dernières années et un des plus grands films de cette année, tout simplement.
