Une rencontre épidermique (Welcome to the Rileys)
Le cinéma Indie américain a ses codes, sa manière
de filmer, ses clichés, diront ceux qui le trouvent, parfois à raison,
trop stéréotypé (voir The kids are allright). Welcome to the Rileys
s'insère dans cette normalité avec un petit plus, une façon de traiter
le drame avec distance pour qu'il ne devienne pas un lourd mélodrame. Le
fils de Ridley Scott fait du bon travail derrière la caméra, sans
esbroufe, l'important ici ce sont les personnages, et leurs cicatrices.
La rencontre du quinquagénaire dépressif et de la prostituée mineure est
improbable et incongrue. Elle ne débouche pas nécessairement sur la
voie du père de substitution qui va remettre la pauvre fille sur le
droit chemin. C'est plus simple et plus compliqué à la fois avec
l'entrée en scène de l'épouse, aux abonnés absents depuis la mort de sa
fille. Un scénario cousu de fil blanc ? En partie seulement, les
personnages ne sont pas si caricaturaux et l'histoire les voit évoluer,
s'ouvrir, sans pour autant que leur mal d'exister disparaisse tout à
fait. Le film tient par la grâce de ses interprètes, Kristen Stewart est
épatante et James Gandolfini, énorme et subtil. Leur rencontre a
quelque chose d'épidermique sans connotation sensuelle. Comme une
chaleur intérieure qui passe au-delà de l'écran.