Une toile sentimentale (Un autre amour)

La première partie d'Un autre amour est un peut décevante. Comparée à Pierres de mémoire et Le garçon dans la lune, l'intrigue semble étriquée, envahie par le personnage de Connie, femme blessée et trompée. Il fallait se méfier ! Kate O'Riordan tissait sa toile et, peu à peu, le caractère de son héroïne devenait plus complexe, alors que les figures du mari, Matt, de la rivale, Greta, sans parler des trois fils du couple et de l'amie, Mary, prenaient de la consistance.
Connie n'est pas qu'une victime innocente et Greta qu'une séductrice, voleuse de maris. Ce thriller sentimental se déploie de façon magistrale et évite haut la main le piège du banal roman d'adultère. Kate O'Riordan dissèque les âmes de façon chirurgicale et parvient à en faire ressortir les facettes les plus noires de chacun, avec une quasi volupté. Personne n'est parfait dans son univers, ni innocent. Et Mary, cette femme solitaire, qui vit sa vie par procuration, est le personnage le plus pathétique du roman, sans être pourtant au premier plan.
C'est vrai : les romans de Kate O'Riordan ne sont pas gais, c'est un euphémisme. Mais la fin d'Un autre amour est surprenante, troublante, presque synonyme d'espoir, alors qu'une femme a gagné contre l'autre. C'est néanmoins un petit coin de ciel bleu dans un horizon bouché qui apparait.



03/10/2010
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