Confession d'un ex-fondamentaliste (Le terroriste N°20)
Abdullah Thabit est poète et journaliste. Son premier roman, Le terroriste N°20, est au croisement de ces deux influences et lui donne une tonalité étrange, à la fois d'une précision redoutable et d'un lyrisme pénétrant. L'écrivain saoudien décrit l'itinéraire d'un homme perdu dans l'intolérance et l'intégrisme qui trouve sa délivrance dans la musique et les livres. Le roman est comme une confession, scandée à la manière de psaumes, rongée par le doute et la culpabilité. Cette plongée dans le sud de L'Arabie Saoudite, au coeur d'un groupe religieux fondamentaliste est troublante tant Abdullah Thabit se glisse dans la peau de Zahi, son personnage principal, jusqu'à en faire une sorte de double de lui-même. Ce n'est pourtant pas une autobiographie, bien au contraire, pour ce lettré, éditorialiste à Al-Watan et auteur de trois recueils de poèmes. Mais cette identification à Zahi est tellement poussée qu'elle en donne le frisson. Davantage qu'à un roman, Le terroriste N°20 ressemble à une longue lettre déchirante et douloureuse, difficile à lire parfois, agaçante souvent par ses redondances et ses leçons de morale. Dans tous les cas, une lecture hautement perturbante et singulière.