Dépression dans les Abruzzes (The American)

Un papillon blanc se pose sur la dentelle de la robe d'une jeune femme magnifique et ... Euh, attendez, on parle bien de The American, un thriller avec George Clooney, tueur de sang froid pour organisation mystérieuse ? Oui, tout à fait. Tous les clichés du film avec tueur solitaire, monomaniaque des armes et taiseux de nature et par profession, sont bien au rendez-vous.
Sauf que ..., c'est Anton Corbijn aux manettes, photographe rockn'roll reconverti dans le cinéma et signataire d'un premier film autour de Ian Curtis, le chanteur suicidé de Joy Division. Au temps pour les adeptes des séries d'action musclées, The American boxe dans une toute autre catégorie.
S'il est vrai que le scénario est pauvre, la manière, elle ne l'est pas. Les Abruzzes sont photogéniques, encore faut-il savoir capter la couleur ocre d'un petit village et les lacis des routes en contre-plongée, qui ressemblent à un labyrinthe. The American est un film qui a la classe. Portrait d'un homme au bout du rouleau, certes, mais dont la dépression est élégante. Et qui sait s'entourer des plus jolies femmes, ce qui n'est pas négligeable.
Sérieusement, c'est un divertissement haut de gamme, avec une progression à la Melville et une mise en scène qui s'épanouit dans la lumière italienne. Clooney, taciturne et intense, joue le contrepied de son rôle dans In the air et, là aussi, c'est du grand art.
Regardez, dans le dernier plan, le papillon prend son envol. La ballade mortifère s'achève dans le silence. A la fin, tout doit être calme. Et beau.



31/10/2010
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