Un homme et un dieu (Qui a envie d'être aimé ?)
La crise de la quarantaine existe, Antoine, le
héros de Qui a envie d'être aimé ?, l'a rencontrée. Mais ce n'est pas ce
que vous croyez, lui, c'est un lent cheminement vers la foi qui va
brouiller tous ses repères. Adapté d'un livre de Thierry Bizot,
Catholique anonyme, le film d'Anne Giafferi n'a rien de bien excitant
sur le papier. Un homme et un dieu? Comme le dit la soeur d'Antoine :
"catholique, ce n'est pas très sexy." Du coup, le film est "vendu" comme
une comédie, ce qu'il n'est certainement pas. Les voies du marketing
sont impénétrables ! Non, Qui a envie d'être aimé ? a pour principale
qualité son humilité, dans le sens où il n'est absolument pas prosélyte
et se contente de raconter la chronique d'un homme qui a tout, soit
surtout des certitudes, et qui se remet soudain en question. Cette
humilité, assez touchante dans l'ensemble, a sa contrepartie, une
tiédeur globale que la mise en scène, pas vraiment touchée par la grâce,
n'arrange pas. Et un certain angélisme quand aux réactions des proches
d'Antoine, au moment de sa "conversion." L'interprétation est
globalement d'un excellent niveau, avec une mention particulière pour
Valérie Bonneton. Quant au personnage central, Jesus Christ et le
Caravaca passe. Il passe même très bien, Eric Caravaca, dans un rôle pas
si facile, qu'il maîtrise avec une évidence sereine.