Désoeuvrement dans une cité fantôme (Adieu Gary)

"Les prolos ont eux aussi droit aux projecteurs, aux travellings et au 35mm." Dixit Nassim Amaouche, réalisateur de Adieu Gary, Grand prix de la semaine de la critique à Cannes, cette année. Dans un décor étonnant, véritable star du film, Amaouche raconte le désoeuvrement, les rêves ténus et un quotidien toujours recommencé. L'usine a fermé, sa cité ressemble à un village fantôme et le supermarché du coin fournit quelques emplois pour mille euros par mois. Certes, le scénario est trop léthargique et une certaine torpeur s'installe peu à peu, mais il faut s'attacher aux détails, apprécier un dialogue qui sous d'apparentes banalités en dit long sur la fin d'une époque (ouvrière) et la transformation d'une société (la notre). L'interprétation de Bacri et de ses compagnons d'infortune (dont Yasmine Belmadi, hélas décédé accidentellement il y a à peine une semaine) contribue à la réussite discrète d'un film tout en silences et en sourires forcés. Le temps de Gary Cooper est bel et bien révolu.



24/07/2009
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