En France occupée

"Saboteur sans gloire", le film de Walsh présenté dimanche dernier au cinéma de minuit de France 3, fait partie de ces oeuvres de propagande qui ont fait florés aux Etats Unis pendant la guerre et décrivant une France caricaturale, résistant à l'occupant allemand avec une flamboyance digne de d'Artagnan. Si le film évite le ridicule c'est parce que Walsh connait son métier et qu'il sait rendre palpitant les péripéties les plus anodines. Dans un autre style, je viens de revoir "Le silence de la mer", adapté du roman de Vercors par Melville. On est évidemment aux antipodes de Walsh dans une oeuvre épurée, janséniste même, qui n'est qu'un long monologue d'un officier allemand en proie à de lourds tourments intérieurs qu'il confie à deux villageois obstinément silencieux. La réalisation est l'une des plus austères du cinema français mais elle n'en a pas moins une force d'évocation et un lyrisme remarquables même si , admettons le, il s'agit au moins autant de littérature que de cinéma. Les deux films, avec leurs énormes différences, ont chacun leur intérêt que l'on soit tenant du cinéma de divertissement ou de réflexion. Comme je suis partisan des deux, j'ai trouvé mon plaisir en l'un et en l'autre. Vive l'oecuménisme cinématographique.


13/02/2007
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