Entre l'Angola et le Mozambique

Il faut une attention de tous les instants pour ne pas se perdre dans les méandres de Les femmes de mon père de José Eduardo Agualusa. Ce roman à voix multiples (dont celle de l'auteur lui-même) a parfois des allures cahotiques, bousculant son lecteur dans un "road-movie"africain, de l'Angola au Mozambique, en passant par l'Afrique du sud, à la poursuite d'un musicien de jazz insaisissable et largement fantasmé. A condition de parvenir à suivre le fil(m), la récompense est au bout : un portrait drôle, chamarré et nullement désespéré d'un bout de continent qui se remet peu à peu de ses blessures récentes (guerres civiles, apartheid...). Et des personnages hauts en couleur (il n'est pas interdit de penser à Mabanckou) qui considèrent les tragédies de leur destin personnel comme autant d'avatars à reconsidérer à l'aune d'une philosophie vaguement fataliste. Les femmes de mon père est un roman flottant, camaïeu de sensations suspendues dans le vent, dont les ruptures de ton et le mélange de réalisme et de magie poétique font mouche.




26/07/2009
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