La surdouée et la SDF (No et moi)

No et moi laisse une impression mitigée. De la même manière que le roman éponyme de Delphine de Vigan. De là à dire que l'adaptation est réussie ..., fidèle en tous cas, jusque dans ses limites.
Le film, comme le livre, est coincé entre la fable et le réalisme. Zabou Breitman, à de rares moments, s'échappe de ce carcan et s'évade vers une forme d'onirisme qui fait du bien. Il y a cependant quelque chose qui ne passe pas dans cette histoire. Et pas seulement parce qu'elle est pleine de bons sentiments. Le postulat de départ sonne faux, l'amitié qui se développe entre ces deux filles d'âge et de milieux différents, se développe trop vite. On n'y croit pas.
La vision du monde des SDF est un peu escamotée, trop propre. Les scènes dans l'appartement de Lou, où règne une drôle d'ambiance, sont davantage convaincantes. Moins appuyées peut-être. Zabou Breitman tente d'insuffler un peu de hauteur et de poésie à tout cela, elle met alors la musique à fond. Portishead, c'est chouette pour mélancoliser une scène mais c'est aussi un aveu d'impuissance de la réalisatrice. Comme cette voix off, agaçante, qui souligne à grands traits.
La petite Nina Rodriguez (Lou) est bien, il est difficile d'en dire autant de Julie-Marie Parmentier, qui manque de subtilité dans son jeu. Elle en fait trop et est souvent dans la représentation. Sa prestation est finalement à l'unisson du film, inégal et frustrant.



19/11/2010
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 9 autres membres