La virtuosité d'un récit acrobatique (En eaux troubles)

La trame d'En eaux troubles fait immédiatement penser à celle de Boy A, du moins dans son début. Comment, 8 ans après le meurtre d'un enfant, dont on est jugé responsable, réapprendre à vivre, se réinsérer dans la société, comme disent les bons citoyens. Le réalisateur norvégien Erik Poppe aurait pu signer une simple étude psychologique, il choisit de faire basculer le film à sa moitié et nous montre les parents de la victime, 8 ans après, toujours, conscients que cet homme est en liberté. Retours en arrière incessants, intrigues parallèles, scènes vues sous deux angles différents, le cinéaste déploie tout un arsenal scénaristique qui aurait pu plomber le film. En virtuose du récit acrobatique, Poppe évite le dérapage vers le mélodrame (de peu, c'est vrai) et délivre in fine un thriller psychologique haut de gamme, qui privilégie l'humain et fuit le manichéisme. Les dernières scènes sont vibrantes, déchirantes, troublantes, bouleversantes. Sans cesse en équilibre précaire, En eaux troubles est un film inconfortable, d'une densité inouïe, pour peu que l'on se laisse entraîner (et manipuler) par sa narration de plus en plus syncopée.





22/12/2009
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