Le Mouret est enfant de bohème
Le Mouret est enfant de bohème. Toute l'oeuvre de ce cinéaste, "avatar"moderne de Rohmer tourne autour du coeur et de ses intermittences. Avec "Un baiser, s'il vous plait", force est de constater que l'auteur interprète de tous ses films a mûri, perdant en innocence ce qu'il gagnait en assurance voire en gravité. On rit moins dans sa dernière oeuvre, ses personnages sont moins lunaires (quoique) et le côté amateur (volontaire ou pas) a quasi disparu. Nonobstant, il s'agit bien d'un film d'Emmanuel Mouret, c'est à dire au ton unique dans le paysage cinématographique français, avec ce charme discret du marivaudage qui, en soi, requiert un doigté et un "timing"parfaits. Autant de qualités que possède ce réalisateur précieux et délicat.