Les pirates du bonheur (Good morning England)
La pilule du bonheur existe. Mieux, elle est à la disposition de tous, dans les cinémas affichant Good morning England (The boat that rocked, le titre en V.O est autrement parlant). Il suffit de larguer les amarres et de se laisser embarquer dans ce bateau pirate dont la programmation musicale fit frémir l'Angleterre bien pensante et...danser le reste de la population. Le seul inconvénient est qu'il est très difficile de taper du pied (la bande son est miraculeuse) tout en suivant ce qui se passe sur l'écran. Une version karaoké serait à étudier sérieusement ! Richard Curtis est un malin : il a soigné le champ (la bande d'animateurs complètement allumés et leurs blagues à deux shillings, hilarantes) mais aussi le contrechamp, soit, d'une part le Gouvernement anglais, choqué par l'outrecuidance de ces olibrius chevelus (Kenneth Branagh en ministre cul serré est royal), et d'autre part le Londres des sixties, aux couleurs acidulées, évoqué par un montage ultra rapide en délicieuses vignettes qui sont autant de tranches de vie et qui racontent parfaitement l'esprit rebelle et ludique de ces années là. Car derrière le film de potaches se cache à peine un message à l'encontre des censeurs de tous poils et qui prône la désobéissance civile, dès lors que le droit de jouir est dénié.
PS : un film qui commence par un titre des Kinks ne peut être que remarquable !
PS : un film qui commence par un titre des Kinks ne peut être que remarquable !