Déception en Palestine (Miral)

Au bout des presque 2 heures de projection de Miral, une question brûle les lèvres : quel était le sujet du film ? Montrer en raccourci 60 ans d'histoire palestinienne ? Rendre hommage à Hind, cette femme qui créa un pensionnat pour orphelins et enfants délaissés, tout en militant pour la tolérance et l'éducation ? Evoquer les tourments adolescents de Miral, tiraillée entre la lutte armée et l'espoir d'une solution pacifique ? En vérité, Julian Schnabel, qu'on a connu plus inspiré (Avant la nuit, Le scaphandre et le papillon), traite tous les sujets à la fois, en les survolant. La seule qualité que l'on peut attribuer à Miral, est sa plastique (Schnabel n'est pas peintre pour rien), mais c'est très insuffisant. Le film est assez léger sur le plan historique, engagé -et c'est son droit le plus strict- mais sans guère de nuances. L'utilisation de l'anglais, en lieu et place de l'arabe, co-production oblige, est en soi déjà gênante, mais on en veut surtout à Schnabel d'avoir rendu Hiam Abbass plutôt quelconque (comment est-ce possible ?) et d'avoir donné le rôle de Miral à Freida Pinto, très belle c'est un fait, mais dont l'accent indien enlève encore un peu plus de crédibilité au film (le personnage le plus intéressant est manifestement Hind, il est hélas sacrifié au bénéfice de Miral). Soyons charitables : Miral n'est pas une oeuvre décevante, elle est (presque) totalement ratée.




15/09/2010
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