Mélancolie de Noël (Home for Christmas)
Des 6 longs-métrages tournés par Bent Hamer, le
petit dernier, Home for Christmas, est sans doute le plus décevant et le
moins original. Lui dont on apprécie en général la faculté à se
concentrer sur un ou deux personnages, à décortiquer leur vie, à
distiller son humour absurde comme un bon aquavit, a choisi cette fois
le mode choral, sur un ton tragico-mélancolique qui ne lui va pas au
teint. Trop de petites histoires qui se chevauchent, s'entrecroisent à
peine, et qui, pour la plupart n'ont pas un énorme intérêt. Entre des
réfugiés kossovars, la mort d'un footballeur devenu alcoolique et un
banal triangle amoureux, quoi de commun ? Noël, d'accord, mais les
récits auraient pu se dérouler à une autre époque, sans que cela change
quoi que ce soit. Bien sûr, il y a la tendresse de Hamer pour les êtres
marginaux et modestes, une générosité humaniste patente, mais comme il
ne s'attarde jamais et ne livre que des bribes d'existence, on en
ressort oh combien frustré. Et désolé de ne pas avoir pu s'attacher
davantage.