Moisson de vieux films (Juillet/1)


Le gaucho (Way of a gaucho, Jacques Tourneur, 1952)
Renommé pour ses films noirs et fantastiques, Tourneur était aussi un excellent spécialiste du western. Ici, l'action se passant en Argentine, on pourrait parler de southern, mais les ingrédients restent les mêmes. Le héros, ombrageux, orgueilleux et ténébreux, devient un hors la loi alors que son mode de vie, celui des gauchos, est condamné. Un bien beau film, avec une touche féminine irrésistible pour tous les cinéphiles puisque la magnifique Gene Tierney est de la partie. Elle monte très bien à cheval, d'ailleurs.

Les aventures de Goopi et Bagha (Satyajit Ray, 1969)
Une fable musicale complètement atypique dans la carrière de Satyajit Ray. Assez mal fichu, avec des effets spéciaux, ce spectacle naïf n'a d'autre but que de divertir, ce qu'il parvient à faire, de temps en temps. Un petit Ray dont on peut se passer.

La femme des sables (Hiroshi Teshigahara, 1963)
Cette histoire de prisonnier d'une maison de sable est particulièrement originale et le traitement ne l'est pas moins. Difficile à rattacher au genre fantastique, quoique. Plus proche d'une forme onirique et perverse, pile poil entre Masumura et Oshima. Noir et blanc extraordinaire. Dialogues réduits à leur simple expression mais la mise en scène est prodigieuse. Surprenants rapports entre l'homme et la femme ensablés, qui ne correspondent jamais à ce que l'on attend. Les 2 h 30 passent comme une lettre à la poste en dépit d'un léger essoufflement à mi-distance. Indispensable pour les amateurs de cinéma japonais.

La dame au manteau d'hermine (That lady in ermine, Ernst Lubitsch, 1948)
Le dernier Lubitsch, terminé par Preminger après son décès en cours de tournage. Un conte de fées aristocratique, assez proche de ses premiers films parlants, moitié comédie musicale, moitié comédie romantique, avec un soupçon d'humour pour lier le tout. L'histoire est mince mais enlevée comme une valse viennoise. En guise de testament, Lubitsch signe pas sérieux du tout. Ce n'est pas indigne de sa belle carrière.


Le fils du pendu (Moonrise, Frank Borzage, 1948)
Un film très noir, désespéré. Pour une fois, le titre français est plus fidèle à son thème que l'original. Un personnage dostoievskien au premier plan, hanté par la fin de son père, persuadé d'avoir un sang mauvais. La mise en scène appuyée de Borzage rend l'atmosphère encore plus irrespirable autour de son anti-héros qui ne vit que dans la peur et dans la haine.



24/07/2010
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