Moisson de vieux films (Juillet/2)


Cornered (Edward Dmytryk, 1945)
Tiens, un Dmytryk dont je n'avais jamais entendu parler. Film noir, nerveux comme un pou qui se fiche bien de la vraisemblance et accumule les coïncidences et hasards ... hasardeux. L'interprétation ne vaux pas tripette, à commencer par Dick Powell, impénétrable. Malgré de gros défauts, le film est vraiment excitant, au-delà de son intrigue typique des productions d'immédiat après-guerre (attention, les nazis vont essayer de revenir !), parce qu'il est direct et brutal comme un boxeur enragé. C'est pas de la dentelle, c'est du cinéma qui va droit au but. Et c'est bon.

Vertiges (Per le antiche scale, Mauro Bolognini, 1975)
Un asile d'aliénés au temps de Mussolini. Bolognini mêle folie et érotisme dans une drôle de sarabande, malsaine et sordide, dans un climat pasolinien. Le cinéaste use et abuse des effets de zoom, maladie du cinéma italien des années 70 (y compris chez Antonioni et Visconti). Marcello Mastroianni, docteur charismatique, obsédé et fêlé, est entouré d'un véritable gynécée : Françoise Fabian, Marthe Keller, Barbara Bouchet, Lucia Bose. Ah, ce n'est pas Vol au-dessus d'un nid de coucou ni Shock corridor et surtout pas Le roi de coeur. Ce film met mal à l'aise par sa complaisance.

Adua et ses compagnes (Adua e le compagne, Antonio Pietrangeli, 1960)
La fermeture des maisons closes pousse quatre prostituées à se reconvertir dans la restauration. De beaux portraits de femmes dans ce film du talentueux Pietrangeli, avec un ton qui n'appartient à lui, loin de la comédie, du drame ou du néo-réalisme. Comme si une sorte de mélancolie nimbait Adua et ses compagnes avec un casting formidable : Simone Signoret, Emmanuelle Riva, Sandra Milo, Marcello Mastroianni.

Calabuig (Calabuch, Luis Garcia Berlanga, 1956)
Calabuch, petit village côtier espagnol. Son curé, sa maîtresse d'école, ses policiers et ses contrebandiers. Chronique sociale malicieuse de Berlanga, moins engagée que certaines de ses oeuvres (Le bourreau, Bienvenue Mr Marshall), qui évoque une certaine façon de vivre et de penser dans l'Espagne franquiste, un soupçon impertinente, jusqu'à un certain point, de façon à ne pas s'attirer les foudres de la censure.


Séduite et abandonnée (Sedotta e abbandonata, Pietro Germi, 1963)
Honneur et famille, deux valeurs bien siciliennes que Germi raille avec sa verve habituelle dans cette histoire haute en couleurs où la lâcheté le dispute à la manipulation. On y voit même un policier cacher la Sicile de la carte de l'Italie, honteux des pratiques de l'île. Gonflé, mais bien dans l'esprit de la comédie italienne, vigoureuse et délicieusement triviale. Jolie rôle pour la toute jeune Stefania Sandrelli.



27/07/2010
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