Moisson de vieux films (Juillet/3)
Miracle à Tunis (The light touch, Richard Brooks, 1951)
Oeuvres engagées et films de divertissement : Richard Brooks n'a cessé d'alterner les genres. Miracle à Tunis, son deuxième long-métrage, est un thriller ludique et moral de fort belle tenue, dans le monde des voleurs de tableaux. Le film, brillant, est dopé par un casting haut de gamme : l'angélique Pier Angeli tient sa place entre l'élégant Stewart Granger et le subtil George Sanders. Grand exercice de style, dans une veine cynico-romantique, à ranger à côté du Faucon maltais de Huston.
Captain Boycott (Frank Launder, 1947)
L'histoire édifiante du capitaine Boycott, propriétaire terrien et oppresseur des paysans irlandais, qui fut contraint de s'avouer vaincu face au refus de la population locale de continuer à lui payer son dû. Il était loin de penser que son nom passerait à la postérité sous forme de nom commun et de verbe. Belle page de l'histoire irlandaise, contée avec détermination par Frank Launder. Sous la caméra de John Ford, c'eut été un très grand film, tel quel, c'est une honnête réalisation.
Spawn of the north (Henry Hathaway, 1938)
Film peu réputé de Hathaway, et c'est bien dommage. Aventures dans le grand nord, autour des pêcheurs de saumon. Du Hathaway pur jus, mélange jouissif d'action et d'histoire d'amitié trahie. Fonda/Raft/Lamour sont dans un bateau, l'un deux tombe à l'eau, qu'est-ce qu'il reste ? Un final étourdissant avec icebergs vengeurs. Yes !
Ne me quitte jamais (Never let me go, Delmer Daves, 1953)
Grosse propagande anti-soviétique. Le couple formé par Clark Gable, reporter américain, et Gene Tierney, danseuse classique russe (sic), est bien improbable. Ceci dit, Delmer Daves connait son affaire et le récit d'aventures est haletant. Gable réussira t-il à sortir sa femme des griffes de l'URSS ? Hum...
La folle enquête (On our merry way, King Vidor/Leslie Fenton, 1948)
Un film à sketches tendance loufoque, parenthèse incongrue dans la carrière de Vidor. Un peu lent à démarrer, on prend pourtant un plaisir coupable à regarder ces histoires sans queue ni tête. D'autant que Stewart, Laughton, McMurray, Fonda et Paulette Goddard, c'est une distribution royale.