Moisson de vieux films (Mars/3)


Spur der Steine (Frank Beyer, 1966)
Le cinéma de la RDA est méconnu mais passionnant, loin d'être aussi rigide qu'on ne pense. Et avec des niveaux de lecture pluriels selon que l'on se place du côté de la propagande de l'époque ou de l'analyse critique d'aujourd'hui. Moins connu que Maetzig ou Staudte dont on sait, au moins en Allemagne, qu'ils furent de grands cinéastes, Frank Beyer a aussi beaucoup à nous apprendre du cinéma de la RDA. Spur der Steine s'intéresse à la vie d'un chantier, au sein duquel les conflits ne cessent d'opposer esprits libres et tenants de la ligne du parti. Remarquablement filmée, cette oeuvre conserve jusqu'au bout une grande ambigüité : apologie de la politique officielle ou dénonciation larvée du Régime ?

Les aventures d'un dentiste (Ellen Klimov, 1965)
20 ans avant son célèbre Requiem pour un massacre, Klimov tourne ce film largement redevable à la Nouvelle vague française. Plutôt impertinente vis à vis du régime soviétique, dont il pointe les dysfonctionnements, cette comédie absurde rappelle également la liberté de ton du cinéma tchécoslovaque, avant les événements de Prague.

La charrette fantôme (Julien Duvivier, 1939).
Tentative de cinéma fantastique à la française avec cette adaptation du roman de Selma Lagerlöf. Un peu trop sage mais une vraie atmosphère et des acteurs qui ne craignent pas l'emphase, Fresnay et Jouvet, en tête. Plutôt pas mal, somme toute.

Le magot de Josefa (Claude Autant-Lara, 1963)
Pourfendeur inlassable du poujadisme, Autant-Lara accuse une nette baisse de régime à partir des années 60. Ici, sa satire des moeurs rurales de révèle d'une lourdeur pachydermique. Le plaisir vient du choc des cultures : Bourvil et Pierre Brasseur contre la grande Anna Magnani, ça ne manque pas de piquant.

Le joueur d'échecs (Jean Dréville, 1938).
Un des films les plus ambitieux d'un bon serviteur du cinéma français (Copie conforme). Ce drame historique où Françoise Rosay incarne Catherine II (sic) est teinté de fantastique et évoque une Pologne révoltée sous le joug russe (quand on sait ce qu'il passera un an plus tard !). Plutôt convaincant.







14/03/2010
1 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 9 autres membres