Névrose contre inceste (Tous les chats sont gris)

Elle semble bien incongrue l'accroche marketing qui figure sur l'affiche de Tous les chats sont gris : "Une comédie très noire." D'accord pour la noirceur, mais pour la comédie, on repassera. C'est un film finlandais produit par le maître Kaurismäki, mais à l'univers guère comparable, à moins de considérer que tout ce qui vient des pays nordiques est obligatoirement teinté d'humour sombre. La réalisation glaciale d'Aleksi Salmenperä rend suffocante cette histoire d'un tyran domestique, père qui a élevé seul son fils et qui voit débarquer sa fille, qu'il ne connaît pas, à la mort de sa première femme. L'entente entre le frère et la soeur, dont la connivence est immédiate, provoque une jalousie violente chez leur géniteur, au point que celui-ci imagine des rapports incestueux. Le film est assez malin, d'ailleurs, pour ne montrer que peu de scènes entre les deux jeunes gens, laissant libre cours à notre imagination et se focalisant sur la névrose du père. La mise en scène, statique, et le découpage, monocorde, créent un climat plus étouffant que captivant et empêchent le film d'atteindre les sommets. Passons sur le dénouement, gentillet, qui est à contre-courant de la grise tonalité entretenue avec soin pendant près de 90 minutes.



01/04/2011
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