Ozon de transition (Le refuge)
Personne (ou presque) n'a aimé Ricky qui était pourtant tellement audacieux et riche de pistes à explorer. Dommage. Le refuge marque le retour d'Ozon à un cinéma plus proche de ce qu'il a l'habitude de proposer, au point que le scénario rappelle ceux du Temps qui reste ou de Sous le sable (et même Ricky), dans une tonalité et une fausse immobilité qui sentent un peu le déjà vu. Un film qui va en agacer plus d'un - il ne s'y passe pas grand chose, extérieurement - et en enthousiasmer beaucoup d'autres - il s'y passe beaucoup de choses, intérieurement - . Raisonnablement, on peut considérer qu'il s'agit d'un Ozon de transition, avec de jolis moments (sans plus) et de longues plages un peu fades. L'interprétation est heureusement sans faille, on y découvre Louis-Ronan Choisy, excellent, on y admire une Isabelle Carré ronde (enceinte), toujours juste, dont les regards valent tous les dialogues du monde. On ne sort pas bouleversé de ce refuge, juste un peu anesthésié et avec le sentiment coupable de ne pas avoir saisi l'ampleur du propos. Peut-être. Ou peut-être pas.