Péplum à message (Agora)

Le péplum (du grec peplos signifiant "tunique") est un genre presque aussi ancien que le cinéma (Néron essayant des poisons sur un esclave a été produit par les frères Lumière). Hawks, Wyler, Mann, Mankiewicz, Kubrick, Wise, Ray, Borzage... s'y sont essayé avec plus ou moins de réussite. Et après une longue éclipse, le Gladiator de Scott l'a remis au goût du jour. Cependant, voir Amenabar dans cet univers semble au départ incongru. Le début de Agora impose la réalité de l'entreprise : ce sera un vrai faux péplum, prétexte pour le réalisateur espagnol à livrer un film cosmique (ou cosmogonique) et universel avec quelques messages à la clé dont l'un, essentiel et terriblement d'actualité : quand la religion et la politique fusionnent à la tête d'un Etat, l'intolérance devient inévitable. Agora est un film à multiple facettes, qui tente l'impossible alliance entre grand spectacle et réflexion philosophique. Amenabar a au moins le mérite d'essayer et y parvient presque : le portrait d'Hypatie, philosophe/astronome est magnifique, la "reconstitution" d'Alexandrie somptueuse, les mouvements de foule impressionnants. Moins convaincants sont les seconds rôles et l'action est parfois précipitée, mais comment faire autrement en seulement 2 heures de temps. Agora est un film ambitieux, facile à critiquer, mais qui ne fera pas tâche dans la belle filmographie d'Amenabar. Seul son caractère hybride risque de désorienter les spectateurs, en particulier les amateurs de bons vieux péplums kitsch et historiquement fantaisistes (dans ce cas, qu'ils revoient Le colosse de Rhodes de Sergio Leone).






09/01/2010
35 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 9 autres membres