Petit ange démoniaque (Esther)
Les amateurs de film d'horreur sont en général exigeants : pas question de leur refiler un script déjà vu mille fois et des effets usés jusqu'à la corde. Esther (L'orpheline, pour la traduction de son titre original, bien plus parlant) ne les décevra pas, pas plus d'ailleurs que ceux qui sont habituellement réfractaires à ce genre de cinéma. Esther est avant tout une chronique familiale, avec ses dysfonctionnements internes (point faible du film : un passif trop chargé entre alcoolisme, tromperies et enfant mort-né) que l'irruption d'une enfant adoptée va dynamiter. Le scénario est impeccable et parvient à être original avec des ingrédients connus, le twist final est imparable, l'interprétation remarquable (ah, le visage de ce petit ange démoniaque de 9 ans !). La mise en scène de Jaume Collet-Serra n'est pas inoubliable mais le cinéaste connait la musique et se sert habilement des bonnes vieilles ficelles du film d'angoisse (mention spéciale aux moelleux travellings avant qu'on croirait sortis de Shining). Cette Esther de feu (et de glace) vaut réellement le déplacement.