Pour 4 Naruse de plus

4 Naruse de plus, vus en juillet. Comment dit-on youpi en japonais ?

Epouse (Tsuma, 1953)
Portrait de couple avec épouse frustrée et mari infidèle. Sujet récurrent chez Naruse, avec une attention particulière portée à la femme. On y retrouve des scènes familières : les conversations/promenades en travelling, la routine du travail, le silence du foyer, les soirées au bar ... Tout le talent du cinéaste qui refait souvent le même film, avec un dosage différent des ingrédients. La mélancolie du quotidien, le désir de changement, l'incapacité à la décision. Dans son style fluide et épuré, Naruse capte l'essence des êtres : le bruissement des coeurs, la blessure des âmes. Superbe, comme d'habitude.

Coeur d'épouse (Tsuma no kokoro, 1956)
Une densité inouïe dans la psychologie de la dizaine de personnages qui peuplent ce film, telle qu'une seule vision n'est pas suffisante. Non-dits, nostalgie pour une vie qui aurait pu être, petits arrangements avec les jours qui passent. Chronique sentimentale et sociale, Coeur d'épouse ébahit par son montage serré, sa capacité à saisir la profondeur des êtres par des dialogues anodins, des expressions de visage fugitives. Mariage arrangé, condition féminine, problèmes d'argent, suicide, chômage : les thèmes se télescopent sans que jamais Naruse n'insiste. Juste un chef d'oeuvre de plus, d'humilité et d'intelligence.

Une femme indomptée (Akurere, 1957)
Un Naruse différent : portrait d'une femme d'affaires , au début du XXème siècle, qui traite les hommes sans ménagement et n'aspire qu'à rester libre (on est proche d'un univers mizoguchien). Pas de sous-intrigues, cette fois-ci, un récit linéaire avec des scènes brutales, assez inhabituelles chez le cinéaste. Un film largement en deçà de son niveau moyen et ... bien au-dessus de la plupart d'autres réalisateurs. Belle performance d'Hideko Takamine.

Anzukko (1958)
Première partie : Anzukko (petit abricot), jeune fille en fleurs, fait des promenades à bicyclette en compagnie d'aspirants au mariage. Et tient de longues conversations avec son père, comme on le fait avec un ami. Deuxième partie : Anzukko, jeune fille en pleurs, vit dans le dénuement avec un mari alcoolique, qui rêve de devenir romancier, en dépit d'un manque de talent évident. Adapté d'un roman japonais, Anzukko est classique dans sa progression dramatique et mélodramatique, de façon assez peu subtile. Reste une magnifique évocation des relations père/fille qui justifie de jeter un oeil à ce film mineur de Naruse.

Coeur d'épouse


26/07/2010
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