Sarabande reptilienne (Bad Lieutenant)

Abel Ferrara et Werner Herzog figurent parmi les cinéastes les plus cinglés de la planète mais, concernant Bad Lieutenant, leurs films respectifs n'ont qu'un point commun : le caractère excessif pour ne pas dire aliéné de leur héros. Bad Lieutenant : Escale à La Nouvelle-Orléans n'est pas un film oecuménique et déroute par le peu d'importance accordé par Herzog à son intrigue. Ce qui intéresse le cinéaste, c'est l'ambiance poisseuse de la ville, comme si, après Katrina, restait encore comme une odeur méphitique. Flics ripoux, camés et putes s'y côtoient dans une sarabande vue par un oeil reptilien (crocodiles et iguanes y jouent les seconds rôles). Ce cinéma d'atmosphère, volontiers glauque, se distingue également par son humour malsain, qui fait valdinguer le politiquement correct. On imagine que c'est cela qui amuse Herzog, utiliser le cadre et les clichés hollywoodiens pour mieux les pervertir. Avec un Nicolas Cage hallucinant et halluciné, ce film à première vue déglingué et mal fichu tient sacrément la route. A condition d'éviter les crocodiles et les iguanes qui traversent en dehors des clous.




20/03/2010
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