Son ex s'appellait Yougoslavie
Sasa Stanisic a 30 ans et écrit en allemand. Cela fait longtemps qu'il a quitté sa ville natale de Visegrad, mais il n'a rien oublié de son ex nation, celle de son enfance, qui s'appelait Yougoslavie. Dans Le soldat et le gramophone, son premier roman, les souvenirs, odeurs, événements éclatent en rafale. Stanisic ne respecte pas la chronologie, passe sans transition de l'accessoire (le football) au dramatique (la guerre), noie le lecteur sous un déluge de mots comme un Kusturica qui serait devenu romancier. On a beau essayer de le suivre, l'écrivain a du talent, ce maelström engloutit l'intérêt, ce trop plein dissuade de s'attacher à des personnages insaisissables.