Thriller kaléidoscopique (Tête de turc)

La banlieue, encore et toujours. Que ce soit sous l'angle de la comédie (Tout ce qui brille) ou du thriller (Tête de turc), on ne va quand même pas se plaindre que le cinéma français s'y intéresse, il y a tant à dire et à montrer, quitte à se faire taxer de démagogue ou d'opportuniste. Tête de turc n'est pas destiné à faire la morale ou à montrer du doigt des coupables éventuels, son propos est de construire une intrigue à lectures multiples où la réalité sociale conditionne les actes de chacun, le hasard et l'enchaînement des situations faisant le reste. Pour son coup d'essai à la réalisation, Pascal Elbé n'a pas manqué d'ambition : un vrai film kaléidoscopique avec pratiquement dix personnages principaux et presque autant d'histoires qui s'enchevêtrent au fil d'un scénario excellemment écrit (un seul récit, celui de l'homme accablé par la mort de sa femme, est hors sujet). Le rythme est tendu, l'image métallique et le casting parfait (Zem, Elbé, les ados, Ronit Elkabetz, sublime comme d'habitude etc.). Peu ou pas de faute de goût, deux ou trois invraisemblances mineures, pas davantage, Tête de turc est une franche réussite.





11/04/2010
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