Un hongrois insaisissable
Comment qualifier le cinéma de Bela Tarr ? Hermétique ? Ténébreux ? Opaque ? Enigmatique ? Magnétique ? Contemplatif ? Un peu tout cela à la fois, faute de trouver le terme idoine. L'homme de Londres, adaptation atmosphérique et abstraite de Simenon, par le réalisateur hongrois, est tout bonnement insaisissable. Ennuyeuse, aussi, sans doute, pour ceux qui y chercheront une narration, une dramaturgie, des dialogues, autant d'ingrédients qui font l'ordinaire d'un film. Mais celui-ci ne l'est pas, ordinaire, car Bela Tarr est un artiste qui se fiche pas mal d'être en marge des canons du cinéma d'aujourd'hui. Libre à chacun d'entrer, ou pas, dans cet univers singulier à la fruste poésie.