Un roman pimenté (Invisible)

En très grande forme, Paul Auster, dans son dernier roman Invisible. La conduite de son récit est d'une virtuosité rare, avec un curseur qui se déplace à plusieurs reprises, en braquant l'objectif sur différents personnages liés par une intrigue qui court sur plus de trois décennies. Roman d'apprentissage, brûlot érotique (plusieurs pages chaudes comme de la braise), thriller psychologique, Invisible est tout à la fois, écrit d'une plume virevoltante, sans effort apparent (la marque des grands). Qu'Auster parle de sexe avec une certaine crudité est inédit mais ce n'est qu'anecdotique dans un livre qui contient bien d'autres piments. En maître alchimiste, Auster bâtit un livre à l'architecture complexe, réhaussé par une prose limpide, nettoyée de toutes scories, qui a entre autres qualités celle de laisser au récit de nombreuses zones d'ombre. Non seulement Auster est un auteur intelligent mais il donne au lecteur l'impression qu'il l'est lui-même, intelligent. Chapeau, l'artiste !



08/03/2010
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