Un si petit pays (Un roman estonien)
L'Estonie est à la mode en cette rentrée littéraire. Beaucoup avec Purge, le livre phénomène de Sofi Oksanen, un peu avec le premier roman de Katrina Kalda, née à Tallinn, mais qui a grandi en France et écrit dans notre langue. Néanmoins, son livre s'intitule Un roman estonien et ses péripéties s'articulent autour de l'indépendance des années 90, un peu avant, un peu après. C'est d'ailleurs un ouvrage assez fuyant, qui décrit une contrée comme fantasmée, ce si petit pays du nord de l'Europe, dont Katrina Kalda aime à rappeler, quasiment à chaque page, combien son climat est rude et angoissant. L'histoire est singulière, puisqu'elle est racontée par le pseudo héros de fiction d'un roman-feuilleton qui prend la plume pour évoquer son créateur, et comment sa vie réelle influe sur la fiction qu'il écrit. C'est un peu l'effet Vache qui rit, qui ne fonctionne qu'à moitié, on ne sait trop pourquoi, peut-être parce qu'il manque un peu de chair à ce roman, à l'écriture trop propre et qui cavale comme un cosaque à la poursuite du temps perdu, sans suffisamment le prendre (son temps).