Une certaine rencontre (Les mains rouges)
Ce n'est jamais très bon signe quand un livre en évoque bien d'autres, en filigrane. Les mains rouges du danois Jens Christian Grondahl peut ainsi, toutes proportions gardées, rappeler Le liseur de Schlink, pour le fond du roman qui est la rencontre du narrateur avec une jeune femme, qui la hantera toute sa vie, qu'il retrouvera des années après leur premier contact, qui dissimule un lourd secret. Et pour la forme, c'est à Modiano à qui on peut penser, mais un Modiano light, comme dépourvu de mystère et donc de charme. Les mains rouges est un livre doux, ce qui est surprenant quand la toile de fond est l'Allemagne des années Baader-Meinhof, linéaire et factuel, peu porté à la réflexion. Le coup de la jeune femme innocente, embringuée dans le terrorisme sans l'avoir vraiment souhaité est un peu facile et a déjà servi dans de nombreux romans. Les mains rouges est un livre qui se lit vite et ne laisse que peu de traces dans la mémoire du lecteur. Il n'en est pas désagréable pour autant.