Une grande Palme d'or (Le ruban blanc)

Pour qui suit Haneke depuis ses débuts autrichiens (Ah, Le septième continent !), il est indéniable qu'avec Le ruban blanc il vient de signer son oeuvre la plus accomplie, la plus chargée de violence, aussi, alors que, paradoxalement, son goût de la provocation frontale (voir le premier Funny Games), qui le faisait rejeter par bon nombre de spectateurs, n'est pas présent dans ce dernier opus (pour une fois, ce terme galvaudé a toute sa raison d'être). Dommage d'ailleurs que certaines critiques, trop explicites, prétendent donner un mode d'emploi au film. Le mieux est de s'y immerger sans a priori, avec une faible connaissance du sujet (mais est-ce possible ?). Si on aime les références, le noir et blanc, sublime, du Ruban blanc, et sa description minutieuse d'évènements se déroulant dans un petit village, juste avant 14, peuvent faire penser, l'espace d'un instant, à deux autres chefs d'oeuvre du 7ème art : Le corbeau de Clouzot et Les désarrois de l'élève Toerless de Schlöndorff. La mise en scène, elle, est digne d'un Dreyer ou d'un Bergman. Mais laissons là les grands anciens, Le ruban blanc est un film unique et extraordinaire, de par ses qualités esthétiques et narratives. La tension ne fait que monter pendant 2 heures et 25 minutes, Haneke donnant à son film une densité, une intensité, bref une épaisseur à son récit qui est très rare au cinéma (plus facile à trouver chez les grands de la littérature). Son histoire, affûtée comme une lame, glace les sangs et est de celles qui marquent la mémoire des cinéphiles. Une palme d'or ? Mieux que cela, un très, très grand film qui laisse bouche bée.




19/10/2009
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