Acarien d'Islande (Les animaux de compagnie)
Un petit regret concernant Les animaux de
compagnie, le premier roman de Bragi Olafsson à être traduit en français
: qu'il ne soit pas accompagné d'un CD reprenant tous les titres cités
par l'auteur islandais, jazz progressif, classique, rock... Fin
mélomane, Olafsson, s'il ne joue plus sur scène depuis longtemps, n'en a
pas moins été le bassiste des Sugarcubes à l'époque où Björk
s'égosillait en son sein, et cela laisse des traces. Après une mise en
place un brin laborieuse, Les animaux de compagnie se développe
essentiellement sous forme de huis-clos, qui rappelle le théâtre de
boulevard, avec son narrateur planqué sous son propre lit, écoutant ses
visiteurs parler de sa petite personne et de leur propre existence. Cet
acarien d'Islande, tel qu'il se définit lui-même, en entend des vertes
et des plus que mûres, alors que l'alcool commence à embrumer les
esprits. Olafsson est très bon dans le comique de situation, avec sa
plume placide qui la joue cool, malgré une certaine angoisse qui monte,
qui monte. Il excelle également à portraiturer les individus en quelques
lignes, y compris des "seconds rôles" truculents. En revanche, le
romancier ne parvient pas à faire décoller son récit qui, au bout d'un
moment, tourne en rond. Et la chute du livre prend par surprise, puisque
ce n'en est pas une. A se demander s'il n'y aura pas un jour Les
animaux de compagnie 2, le retour !