Armes de distraction massive (Avatar/2012/Max et les maximonstres)

Rêves ou cauchemars ? Trois films "fantastiques" made in USA auxquels il est difficile d'échapper en cette fin d'année.

Avatar. On a beau présenter le film de Cameron comme l'avenir du cinéma (sic), il appartient bel et bien à l'imagerie hollywoodienne traditionnelle sous les atours flamboyants de la 3D. Avatar utilise des recettes qui ont fait leurs preuves dans le passé dans le cinéma de pure distraction. Exemple aveuglant : la limite très nette (et surlignée de façon quasi caricaturale) tracée entre les bons (les "sauvages" qui vivent au plus près de la nature) et les mauvais (les humains qui se croient les maîtres du monde, de tous les mondes. Vous avez dit colonialisme ?). Le duel final entre les forces du mal et celles du bien, représentées par un très, très méchant contre un très gentil, qui vient de se convertir à la cause, est symptomatique de ce recyclage de ficelles scénaristiques utilisées à l'envi depuis les grandes heures du western. Avatar est spectaculaire et brillant, il n'en est pas moins aseptisé comme un Disney (pas de sang, pas de sexe) et surfe sur le thème majeur de notre époque : l'environnement.


2012. Un film apocalyptique réalisé avec l'efficacité requise (c'est la moindre des choses) qui s'embourbe dès qu'il prétend s'intéresser à des destins individuels. Il y a quelque chose d'indécent à se focaliser sur la survie d'un petit groupe d'américains moyens alors que l'humanité entière est engloutie. La dernière partie du film d'Emmerich est non seulement interminable mais aussi pathétique avec son suspense digne d'une série B et ses bons sentiments assénés à grands coups sur la tête. Au dixième degré, c'est plutôt drôle.


Max et les maximonstres. Un film pour enfants signé par cet allumé de Spike Jonze ? Ce ne pouvait être qu'un objet étrange et inclassable. Max et les maximonstres (traduction approximative de Where the wild things are) est une rêverie bizarre, grotesque (c'est un compliment) et absurde, peuplée de créatures qui ont quelque chose en peluche. Pour ce portrait d'une petite communauté en crise, le film préfère les dialogues philosophiques au spectaculaire pur. A condition de bien vouloir entrer dans ce monde étrange et ludique en laissant son côté cartésien au bestiaire, on trouvera chez Max et ses amis une poésie, une tendresse et une tristesse qui fera chavirer les coeurs sensibles. Et que l'on soit enfant ou adulte, peu importe.




29/12/2009
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