Jours sombres à Reykjavik
Léger changement d'orientation pour le nouveau polar de Arnaldur Indridason : plus de social, moins de politique. Mais le même décor : une Islande soumise aux caprices du temps, repliée sur elle-même, et pas seulement à cause des morsures de cet Hiver arctique. Dans un atmosphère à la Simenon, en plus glauque, et en plus pessimiste quant à la nature humaine, Indridason tisse plusieurs toiles dans lesquelles le lecteur vient (avec délectation) se perdre : intrigue principale, sous-intrigues, fausses intrigues. C'est un prétexte pour dresser un portrait terrifiant de son pays, dans lequel la question de l'immigration asiatique fait surgir des comportements protectionnistes, pour ne pas dire racistes, sombres comme un jour d'hiver à Reykjavik.