La prédestination au malheur (Le corps rebelle d'Abigail Tansi)
Né en 1966 au Nigeria, emprisonné à plusieurs reprises dans son pays pour "activités subversives", Chris Abani a publié 3 romans, 2 novellas et plusieurs recueils de poèmes. Il est actuellement professeur à l'université de Californie.
Avec Le Corps rebelle d’Abigail Tansi, l’écrivain nigérian poursuit une oeuvre sombre et saisissante, marquée par l’histoire d’un pays où la violence fait loi. Hantée par le fantôme de sa mère morte en couches, Abigail, une adolescente nigériane dotée d’une force de caractère peu commune, est envoyée par son père à Londres chez des cousins. Mais loin d’y trouver la paix, elle plonge bien vite dans un enfer de solitude. Court et cinglant. 140 pages pour faire entendre un cri dans la nuit. Le corps rebelle d'Abigail Tansi est un conte noir, marqué par la prédestination au malheur, inscrit dans les gènes de cette fille de 14 ans, depuis la mort de sa mère en couches. La scansion de Chris Abani est épidermique, violente comme la terre d'Afrique qui l'enfanta. Poétique et dépouillé jusqu'à l'os, ce bref récit galope vers la tragédie, sans un instant de répit. Cette souffrance absolue, exprimée par des mots souvent crus, prive le lecteur de tout recul et même de toute compassion. Ce sont les limites d'un livre qui impressionne par son style mais étouffe par sa densité. Avec une seule tonalité qui ne lui donne pas l'occasion de s'épanouir.
Avec Le Corps rebelle d’Abigail Tansi, l’écrivain nigérian poursuit une oeuvre sombre et saisissante, marquée par l’histoire d’un pays où la violence fait loi. Hantée par le fantôme de sa mère morte en couches, Abigail, une adolescente nigériane dotée d’une force de caractère peu commune, est envoyée par son père à Londres chez des cousins. Mais loin d’y trouver la paix, elle plonge bien vite dans un enfer de solitude. Court et cinglant. 140 pages pour faire entendre un cri dans la nuit. Le corps rebelle d'Abigail Tansi est un conte noir, marqué par la prédestination au malheur, inscrit dans les gènes de cette fille de 14 ans, depuis la mort de sa mère en couches. La scansion de Chris Abani est épidermique, violente comme la terre d'Afrique qui l'enfanta. Poétique et dépouillé jusqu'à l'os, ce bref récit galope vers la tragédie, sans un instant de répit. Cette souffrance absolue, exprimée par des mots souvent crus, prive le lecteur de tout recul et même de toute compassion. Ce sont les limites d'un livre qui impressionne par son style mais étouffe par sa densité. Avec une seule tonalité qui ne lui donne pas l'occasion de s'épanouir.