Les berges de la Garonne (Le café du pont)

Le café du pont a quelque chose de suicidaire dans sa conception : aucune dramaturgie, une succession de scènes sans véritable enjeu, une distance de la mise en scène qui s'interdit les gros plans, une interprétation atone voire fausse, des dialogues anodins, parfois inaudibles ... Ce n'est pas pour autant une surprise pour qui connait le cinéma de Manuel Poirier, depuis Western. Il préfère les points de vue impressionnistes aux intrigues construites, les petites choses sans importance aux grands événements. Parfois, sa manière séduit (Marion, Te quiero), d'autre fois, non (Chemins de traverse). Dans le café du pont, l'impression est mitigée, pour cette chronique qui contient des ingrédients (les berges de la Garonne, la pêche aux écrevisses, les bagarres de bar) qui, sous la caméra d'un Jean Becker, auraient donné un bon vieux film nostalgique et un poil démagogique. Poirier, s'il aime bien s'attarder sur les rives du fleuve, refuse cette facilité, ce qui lui a déjà attiré un certain mépris de la critique et va sans doute décevoir ceux qui s'attendent à une illustration fidèle des mémoires d'enfance de Pierre Perret. Dommage, c'est le genre de film qu'on a envie de défendre, parce qu'il a un vrai parti pris et l'ambition de ne pas se couler dans le confortable moule du passéiste film d'époque. Et ce, même s'il est loin d'être réussi.





07/08/2010
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