Moisson de vieux films (Juillet/5)


La chasse (La caza, Carlos Saura, 1965)
Le premier véritable film de Carlos Saura. Une histoire de chasse au lapin qui dégénère. Un film sec et abrupt, qui fait froid dans le dos, sur le comportement animal de l'homme, sa veulerie, son désir d'humilier les plus faibles. Une parabole évidente (facile de le dire aujourd'hui) du régime franquiste, et de la bourgeoisie qui le soutient, et des exactions de la police pendant les années 60. La chasse au lapin, en elle-même, est d'une sauvagerie peu supportable.

L'amour l'après-midi (Eric Rohmer, 1972)
Le film est quand même en-dessous de Ma nuit chez Maud, ne serait-ce que parce que Bernard Verley n'a pas le charisme de Trintignant. "Depuis que je suis marié, je trouve toutes les femmes jolies" dit le héros. La voix off alourdit un récit en cercles concentriques tout en badinage autour du désir, plus cérébral que physique, on est chez Rohmer, hein, pas chez Oshima. Le film reste en surface, moins profond que certaines autres oeuvres de Rohmer et le contexte boboïsant avant la lettre a quelque chose d'un peu agaçant. La fin est assez convenue, aussi, et franchement pas convaincante. Il y a bien la petite musique de Rohmer dans L'amour l'après-midi mais la mélodie n'est pas aussi entraînante qu'on le souhaiterait.

Le prince et la danseuse (The prince and the showgirl, Laurence Olivier, 1957)
Après trois adaptations de Shakespeare, Sir Laurence Olivier s'octroie une récréation avec ce film dénué d'ambition, censé prouver qu'il est aussi capable de légèreté. Malheureusement, il n'est guère à l'aise dans ce registre, pataud même, et son couple, avec une Marilyn sous-employée, ne fonctionne pas une seconde. Sans grand intérêt, hélas.

Le mystère Andromède (The Andromeda strain, Robert Wise, 1971)
D'après le roman de Michael Crichton, l'histoire d'un micro-organisme venu de l'espace qui transforme le sang humain en poudre (!). Moins un film de SF qu'une réflexion sur les dangers de la recherche scientifique dans le domaine de la bactériologie. En avance sur son temps et parfois abscons dans ses dialogues. Pas mal cependant pour un Robert Wise qui ne va cesser d'enchaîner les mauvais films en cette décennie 70.


L'oiseau de paradis (Bird of paradise, Delmer Daves, 1951)
L'homme blanc dans le paradis des bons sauvages polynésiens. Remake du film rousseauiste de Vidor, des années 30, l'oeuvre de Daves n'en a pas la naïveté désarmante, du moins pas autant. C'est toujours la vision hollywoodienne qui prévaut, avec une romance à la noix (de coco). La bombe anatomique qu'est Debra Paget donne du tonus à se spectacle kitsch et païen, à voir avec une âme dépourvue de cynisme.



02/08/2010
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