Quand le lecteur finit sonnet
Le premier livre de Vikram Seth, Golden Gate, a mis plus de vingt ans à franchir l'Atlantique (ou le Pacifique, si vous préférez). Un mot d'excuse ? Il s'agit d'un roman écrit entièrement en vers sur plus de 300 pages, on imagine les affres de la traduction. Saluons donc la prouesse et plongeons du haut du Golden Gate. Surprise, le récit est fluide et les vers de Seth en alternant moments élégiaques et détails triviaux se lit avec une grande facilité. On est bercé par la musicalité des sonnets, esbaudis par les trouvailles stylistiques de l'écrivain. Sur le fond, le roman déçoit, il y est question d'amours contrariées, essentiellement, et de la quête d'un bonheur qui se dérobe toujours. Seth a beau faire la roue, enjoliver les émois de ses personnages, il finit par tourner en rond et se répéter. Le lecteur finit sonnet, en vers et contre tous. On félicite l'artiste mais l'exercice n'est pas totalement convaincant.
PS : sans sonnets, comment donc aurait été le ramage de ce drôle d'oiseau littéraire ?
PS : sans sonnets, comment donc aurait été le ramage de ce drôle d'oiseau littéraire ?