Un cinéaste libéré (The Ghost Writer)

A une époque où tout thriller qui se respecte contient son quota d'effets spéciaux et, surtout, un twist final nécessairement mortel, le nouveau Polanski, à contre courant, se caractérise par un classicisme absolu, maîtrisé de bout en bout par un cinéaste aussi inspiré qu'aux temps du Locataire et de Chinatown. The Ghost Writer est bien un thriller politique à l'ancienne, qu'un Pakula ou un Pollack, au pic de leur forme, auraient pu tourner dans les années 70. Du moins du point de vue du style, car le fond, lui, basé sur les relations américano-britanniques de ces dix dernières années est on ne peut plus moderne (n'est-ce Mr Blair, dont l'ombre plane comme un fantôme ?). Un paquet de références sautent aux yeux dans ce film paranoïaque et insulaire, de Cul de sac d'un certain Polanski aux chefs d'oeuvre d'Hitchcock. La mise en scène semble d'une grande simplicité mais tout l'art de Polanski réside justement dans cette apparence anodine, si subtile et carrément virtuose dans les deux scènes finales. Les dialogues sont un régal de cynisme contenu, les face à face McGregor/Brosnan un pur délice, et les femmes du film, superbes d'ambigüité, sont loin d'être des faire valoir. A 76 ans (vraiment ?), Roman Polanski est un cinéaste libéré (sic) qui n'a d'autre envie que de se faire plaisir. Le seul risque est que le public en prenne autant devant un de ses meilleurs films de sa carrière.




01/03/2010
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