Un délire de geeks (jPod)

Sans doute est-ce un plaisir coupable que d'aimer jPod de Douglas Coupland car la plupart des chroniques positives commencent par "Ce n'est pas de la grande littérature, mais...". Alors, écrivons-le encore une fois : ce n'est pas de la grande littérature mais c'est jubilatoire au possible. Et, accessoirement, fort déjanté avec ce grand délire textuel où les chiffres prennent parfois le pouvoir sur les mots (une dizaine de pages avec la liste complète des nombres premiers jusqu'à 100.000), des séances de brainstorming hilarantes, des pages remplies de noms de marques commerciales, en gras et en énormes caractères etc. Bref, c'est un roman cybernétique avec ses spams, ses mails incongrus (comment se vendre sur ebay !), ses fausses lettres d'amour (à Ronald, la mascotte de McDo)... Au-delà de la forme, jPod est aussi un roman classique avec sa description de personnages proches de la trentaine travaillant dans le monde du jeu vidéo, geeks intégraux et super autistes, et de leurs parents, normaux, eux, c'est à dire ultra névrosés ! Pour couronner le tout, Coupland s'invite dans le roman comme personnage secondaire, le comble de l'égocentrisme ou de l'auto-dérision, on ne sait plus trop. Le plus étonnant est que ce livre reste en fin de compte cohérent sous couvert de trip hallucinatoire qui n'est rien d'autre qu'une vision acerbe et suprêmement amusante des dérives de notre société. Et honnêtement, que ce soit ou non de la grande littérature, on n'en a rien à faire (pour être poli).









10/04/2010
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