Victoire aux points (Fighter)
Il y a des films qui mettent K.O et d'autres qui
gagnent aux points, à l'arrachée. Fighter fait partie de cette
catégorie, poids léger au sein des grands films de boxe de l'histoire du
cinéma (de Nous avons gagné ce soir à Raging Bull). David O. Russell,
après le catastrophique J'adore Huckabees, avait besoin de se refaire
une virginité à Hollywood. C'est fait, avec ce Fighter qui tient la
route avant tout par son scénario, sans génie et volontairement modeste,
qui est n'est pas que l'histoire d'un loser en quête de rédemption,
thème archi-rebattu. Il s'agit presque d'une oeuvre chorale, du poids de
la famille dans un destin individuel qui peine à se réaliser. Une
Success story, ok, mais parasitée par des rapports amour/haine au sein
de ladite cellule (dans tous les sens du terme) familiale. C'est cet
aspect, pas si fréquent dans les films consacrés à la boxe, qui donne de
la chair à Fighter et une vraie densité narrative. Ce n'est peut-être
pas du lourd, mais le film travaille bien au corps jusqu'au combat
final, très réussi. Et le jeu sobre de Wahlberg compense celui de Bale,
impressionnant, mais souvent à la limite de la disqualification, pour
cause de cabotinage.